LE MADE IN ELSASS, UN SAVOIR-FAIRE QUI NE SE PERD PLUS
Mulhouse, le décollage de l’industrie textile…
Ville médiévale située au Sud de l’Alsace, Mulhouse est l’une des ville pionnières de l’industrie textile en France. C’est en 1746 que nait la première manufacture d’impression textile lorsque trois jeunes gens ouvrent un atelier d’impression d’étoffes de coton. Ce sont d’authentiques mulhousiens qui appartiennent à des familles bourgeoises protestantes venues d’Allemagne ou de Suisse et établies à Mulhouse depuis le XVIe siècle. Ils s’associent à trois, puis à quatre : Jean-Jacques Schmaltzer, 25 ans, apporte les connaissances techniques ; Jean-Henri Dollfus, 22 ans, apporte le talent artistique ; Samuel Koechlin, 27 ans, apporte l’essentiel de l’argent et Jean-Jacques Feer, beau-frère de Schmaltzer.
Ainsi, une industrie de toiles peintes s’installe et se développe à Mulhouse car la ville présente une série d’avantages :
- Mulhouse est située hors du royaume de France, or, la fabrication d’indienne ; étoffes de coton teintes ; y est interdite car le ministre Colbert voulait protéger les fabricants de vêtements en laine ou en lin.
- Beaucoup de femmes de France, nobles et bourgeoises, raffolent de ce type d’étoffes, les affaires se portent donc très bien pour les mulhousiens.
- Mulhouse dispose de deux types d’eau : l’une très pure, celle de la Doller et l’autre plus calcaire, celle de l’Ill. La première eau sert au lavage et au blanchiment, la seconde à la teinture.
- La main d’œuvre mulhousienne est abondante et bon marché. Pour ce qui est des ouvriers spécialisés, (dessinateurs, graveurs, imprimeurs…), on les fait venir de la principauté de Neuchâtel et du pays de Montbéliard.
Les mulhousiens rencontrent toutefois certaines difficultés pour développer l’activité textile : Mulhouse est mal desservie par les voies de communication, elle est loin de la mer et des ports, loin des matières premières comme le coton les colorants et les mordants (qui proviennent des Antilles, d’Asie, d’Égypte, du Brésil ou encore des États-Unis
Pourtant, l’activité industrielle de la ville se développe à une vitesse fulgurante, les manufactures se multiplient pour que finalement, en 1758, chacun des fondateurs ait sa propre entreprise. En 1766, Mulhouse compte quinze fabriques de toiles peintes, et 2 250 ouvriers.
En 1780, l’industrie textile connait une révolution avec le passage de la technique d’impression à la planche (qui permet de produire deux mètres de tissu à l’heure) à celle de l’impression au cylindre métallique (qui permet la production de 500 à 600 mètres de tissu en une heure).
Grâce à l’indiennage, la filature et le tissage, la chimie et les colorants, les ateliers de construction de machines naissent se développent à Mulhouse et dans sa région (à Sierentz, dans les vallées de Thann, de Masevaux, de Munster, de Ste-Marie-aux-Mines ; dans les communes qui entourent Mulhouse, à Soultz, Guebwiller, au Logelbach…). Ainsi, l’Alsace connaît un grand essor industriel et au 19ème siècle de grands groupes à l’instar de DMC, Schaeffer, Scheurer-Lauth, Schlumberger voient le jour.
La ville de Wesserling, acteur majeur de l’industrie textile Alsacienne…
Situé au cœur de la vallée de la Thur, la petite ville de Wesserling a elle aussi joué un rôle important dans l’industrie textile Alsacienne. En 1762, l’industrialisation de la vallée commença sur un site qui était un château à cette époque-là. La première usine fut, à l’instar de Mulhouse, une usine d’impression d’Indiennes. Le village connut son essor grâce au développement industriel et aux manufacturiers qui s’installaient à proximité. Peu à peu, le site de Wesserling devint mondialement connu pour la qualité exceptionnelle de ses cotonnades imprimées et peintes.
En 1986, le Département du Haut-Rhin rachète les biens non industriels de la manufacture, après le « naufrage » de l’Empire Boussac. En 1996, le Musée du Textile est né. Ce musée, ouvert dans le site industriel de Wesserling, s’est installé dans un ancien bâtiment d’impression à la planche, datant de 1819.
Comment ce secteur évolue-t-il ?
Le secteur textile fut le premier employeur de l’industrie en Alsace jusqu’en 1975.
Dans les années 70 et 80 ce secteur connait une profonde mutation et de nombreux emplois sont supprimés avec la fermeture d’entreprises. Cependant, la filière renaît de nouveaux savoir-faire plus dynamiques et offrent aux firmes comme DMC, Meyer-Sansboeuf, ou encore Barrisol une renommée internationale.
Et aujourd’hui, que sont-ils devenus ?
Aujourd’hui, en Alsace, la filière renaît et se transforme. Le Pôle Textile Alsace a contribué à une nouvelle dynamique dans le secteur. Il fait partie des pôles de compétence phares de la région, qui a d’abord émergé sous la forme d’une association en 1947 : le Centre de Recherches Textiles de Mulhouse (CTRM).
Le musée de l’impression sur étoffes conserve ce patrimoine et retrace l’histoire de la filière textile, à laquelle l’Alsace doit sa prospérité.
Plus d’informations sur : //www.musee-impression.com/
Le Parc de Wesserling-Écomusée textile quant à lui est idéal pour s’y promener sous une journée ensoleillée. Chargé d’histoire, le musée vous offre un voyage à travers trois siècles de patrimoine industriel. Expositions temporaires sur le textile et les costumes du passé au futur, visites théâtralisées et animations y sont régulièrement proposées. De plus, le Parc dispose de cinq merveilleux jardins qui se distinguent par des ambiances variées, fleuris et colorés. Les jardins s’animent et vivent tout au long de l’année au travers des rendez-vous incontournables.
Plus d’informations sur : //www.parc-wesserling.fr/
La mutation du secteur textile…
Depuis les années 2000, le secteur textile a fortement régressé en France et en Europe.
Plusieurs facteurs sont à l’origine des mutations du secteur :
- Les progrès technologiques en matière de communication permettent aux entreprises textiles de répartir leur processus de production et de l’a délocalisée dans des espaces géographiques distants.
- Les potentialités nouvelles offertes par la mondialisation ont entraîné un redéploiement international des firmes à la recherche de nouvelles sources de compétitivité.
- La suppression des barrières douanières qui favorise les échanges de marchandises.
Ainsi, en délocalisant leur production, les firmes européennes produisent à moindre coût et concentrent leurs efforts sur leur cœur de métier en réorganisation la production en réseaux et en innovant.
Toutefois, la délocalisation du textile en France a engendré de nombreuses conséquences négatives :
- La perte d'emplois, quand une entreprise décide de partir installer ses sites de production ailleurs, les citoyens français sont en panique, car une bonne partie d'entre eux vont perdre leur gagne-pain.
- La France devient dépendante des pays étrangers à cause de la forte croissance des importations et de la diminution des exportations. Ceci joue également sur son image dans le monde.
- Les consommateurs ne consomment plus français et ne voient plus forcément la valeur ajoutée du Made in France, ce qui incite les entreprises qui fabriquent en France à délocaliser leur production pour réduire elles aussi leurs coûts.
- Les conditions dans lesquelles travaillent les employés dans les filiales étrangères sont souvent critiques, voir « inhumaines », notamment dans les pays asiatiques. Pourtant, il est très difficile pour les entreprises de maitriser l’intégralité de la chaîne de production. C’est pourquoi la délocalisation pose encore d’importants problèmes concernant les conditions de travail des ouvriers d’une part et la traçabilité des produits d’autre part.
Des labels pour encourager les entreprises à relocaliser leur production ?
Certains labels, comme par exemple le label “Alsace terre textile” ont pour ambitions de promouvoir la filière textile. Avec l’objectif de valoriser les métiers et les savoir-faire auprès d’un large public pour finalement stimuler les collaborations et les synergies locales, voire de relocaliser certaines étapes de fabrication. Ce label garanti la traçabilité aux consommateurs et met en valeur le textile alsacien, une filière réputée à la fois pour son ancienneté, son professionnalisme et sa renaissance par l’innovation.
La marque « Alsace » quant à elle est un "porte drapeau" qui symbolise la région, son identité, ses valeurs, mais aussi ses objectifs et son avenir. Elle appartient à tous les acteurs, textiles ou non, qui contribuent au rayonnement de la région.
La marque « Alsace » a pour objectifs de :
- Passer de l’image actuelle de qualité à celle d’excellence ;
- Enrichir l’image en insistant sur la jeunesse, créativité, l’innovation, l’économie, le développement durable, la formation, la culture ;
- Refléter via la marque partagée Alsace l’image d’une région plus empathique, plus vivante, plus affective.
Ainsi, ces labels et marques encouragent les entreprises textiles alsacienne à reconsidérer leurs moyens de productions de manière plus éthique. En communicant ses valeurs, l’entreprise gagne en visibilité et attire des consommateurs soucieux de leur manière de consommer, qui font le choix de produits locaux.
C’est pourquoi Mon Textile Français a fait le choix de mettre en avant le savoir-faire français avec une production 100% Alsacienne. Design, matière première, coupe, impression, confection, packaging ; Mon Textile Français met en valeur chacun des maillons de la chaîne et propose ainsi des articles efficaces, innovants et conçues de manière éthique.
Pour en savoir plus, je vous invite à lire notre article : Le Salon du Made in Elsass, un week-end enrichissant : //urlz.fr/9f5m
Alors vous aussi devenez acteurs du Made in France et consommez français, même mieux, Alsacien !